vendredi 27 janvier 2012

LA SECURITE A UNE IMPORTANCE PRIMORDIALE

Le 27 janvier, Le journal SUD OUEST a publié un article sur les accidents de chasse et la sécurité en action de chasse. Ces points sont très importants pour le bon déroulement et la survie de notre pratique.
Voici cet article :

   Accidents de chasse : la sécurité au cœur des préoccupations
Des accidents surviennent le plus souvent lors de battues au sanglier. Les fédérations s'impliquent dans la formation sur le terrain, mais cela semble ne pas suffire.
La chasse, sport à risques ? La réponse est non si l'on se fie au nombre d'accidents par rapport aux plus de 1,2 million de pratiquants. Pour la saison 2010-2011, les instances cynégétiques ont recensé 131 accidents, dont 18 mortels. L'actualité de ces dernières semaines conduit cependant à s'interroger sur certaines pratiques, concernant notamment la chasse au grand gibier.
Le 13 janvier, un chasseur de 28 ans a été tué accidentellement au cours d'une battue au sanglier à Pompogne, en Lot-et-Garonne. Il a été atteint par une balle de gros calibre alors qu'il se trouvait à 300 mètres du tireur. L'enquête de gendarmerie et la reconstitution sur les lieux du drame démontreraient qu'il n'y a pas eu de ricochet et que la victime a donc été atteinte par un tir tendu. Dimanche dernier, en Seine-et-Marne, un garçon de 12 ans a été malencontreusement touché par une balle alors qu'il faisait une randonnée en quad avec son père. Il est décédé.
À Sauveterre-de-Guyenne, dans l'Entre-deux-Mers, l'association communale de chasse agréée (ACCA) vient de suspendre jusqu'à nouvel ordre les battues aux sangliers à la suite d'un incident survenu il y a quelques jours. Plusieurs chasseurs ont fait feu en direction de la traque et des autres participants sur la ligne opposée. « J'ai eu très peur en entendant le sifflement d'une balle au-dessus de ma tête », raconte Michel Ithier, l'un des chasseurs. Le président de la société, Gilles Bussac, ne décolère pas : « On a eu de la chance qu'il n'y ait pas de blessé, voire pire. On se demande pourquoi on prend le temps d'énoncer les règles de sécurité puisque apparemment elles n'intéressent pas grand monde. Ce qui est gênant, c'est que nous n'avons pas affaire à des débutants. Ces personnes se conduisent comme des voyous, avides de viande. »
 
Le risque zéro n'existe pas
En 2007, lors d'une partie de chasse à courre dans le Tarn, un cerf poussé par une meute de chiens en forêt de Grésigne avait défoncé la baie vitrée d'une maison pour se réfugier dans la cuisine avant d'être abattu sur le carrelage, sous les yeux médusés des propriétaires et de leurs enfants. La liste des accidents est loin d'être exhaustive et démontre que le risque zéro n'existe pas. Les statistiques évoquées par la gendarmerie en septembre 2011, à Châteauroux, lors de l'assemblée générale des chasseurs de grand gibier, démontrent que 69 % des accidents surviennent pendant une battue au sanglier et que les tirs directs, par défaut de visibilité ou imprudence et la désorganisation de la battue, sont la cause de 72 % des accidents. Les non-chasseurs, vététistes, joggeurs, cueilleurs de champignons, représentent 9 % des victimes et les accompagnateurs 15 %.
« La sécurité fait partie de nos priorités, la prise de conscience est générale. Nous avons formé près de 4 000 chasseurs pour la sécurité en battue », insiste Henri Sabarot, président de la Fédération des chasseurs de la Gironde et président de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). « Nous formons les présidents, les directeurs de battue, les chefs de ligne, assure le Lot-et-Garonnais Michel Auroux, président de la Fédération régionale des chasseurs d'Aquitaine. La battue au gros gibier est encadrée par un schéma départemental de gestion cynégétique, outil approuvé par le préfet, qui nous donne les moyens de faire appliquer les règles de sécurité. Chaque chasseur appose sa signature sur un carnet de battue, les règlements intérieurs comportent des sanctions pour tous ceux qui auraient la gâchette facile. On peut exclure un adhérent pour une durée déterminée, ou même à vie. »
 
Comptables des dégâts
« Mais il y a des failles, les systèmes informatiques des fédérations ne sont pas suffisamment développés, regrette l'avocat libournais de l'ONCFS, François Ruffié. Des chasseurs qui n'ont plus de permis parviennent à en obtenir frauduleusement. Il faut trouver une parade pour lutter contre cela. »
« Lors d'une battue, nous avons rendu obligatoire le port d'un effet de couleur vive, casquette, gilet…, confie Henri Sabarot. Mais n'oublions pas qu'il y a de plus en plus de grand gibier et que les chasseurs remplissent une mission de service public en régulant ces espèces qui prolifèrent. Nous sommes comptables des dégâts causés aux cultures. » Les Landes ont ainsi réglé plus de 484 000 euros de dépenses l'année dernière. Les cheptels dans le Sud-Ouest sont conséquents. En 2010-2011, les chasseurs girondins ont prélevé 14 000 chevreuils, 8 000 sangliers et 1 500 cerfs. « Réguler la grande faune et les nuisibles, c'est notre légitimité », observe Michel Auroux.
Les fédérations en appellent donc à la plus grande prudence pour ne pas écorner l'image de la chasse populaire. « Que l'on ait une arme dans les mains depuis dix minutes ou depuis quarante ans, on doit toujours être soit en sécurité quand celle-ci est ouverte et vide, soit en situation de maîtrise quand elle est chargée », conclut sagement Henri Sabarot.

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